MMédecine et santé
Les médecins se préoccupent peu de la consommation de cannabis de leurs patients
20 juillet 2017
Une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) a révélé que les médecins, pour une majorité d’entre eux, n’étaient que très peu préoccupés par la consommation excessive de cannabis que pouvait faire leurs patients. Ces résultats sont évidemment surprenants.
Cette étude qui, faut-il le préciser, implique un territoire limité à savoir les Etats Unis a été menée par Matthew N. Goldenberg et Eitan D. Hersh, deux scientifiques de l’Université de Yale. Pour ce travail, 233 médecins généralistes disséminés dans 29 États américains ont reçu plusieurs patients aux habitudes et aux comportements variés. Certains avaient des relations sexuelles avec des prostituées, d’autres faisaient de la moto sans casque, d’autres encore faisaient une consommation excessive de tabac ou consommaient trop d’alcool par exemple. La consommation de cannabis était bien entendu une activité présente dans cet éventail de possibilités.
Chacun des médecins faisant partie de ce test grandeur nature a alors évalué sur une échelle de 1 à 10 le danger de ces divers comportements. Parmi les neufs comportements spécifiques des patients présentés à ces médecins, la consommation parfois abusive de cannabis a été considérée comme la situation la moins menaçante avec une moyenne de 5,7 sur 10 tandis que les scores concernant les autres tendances oscillaient entre 7 et 8 sur 10.
On peut dès lors se demander pourquoi l’utilisation de cette plante préoccupe si peu?
Un sondage mené par WedMD/Medscape en 2014 nous éclaire un peu plus sur les raisons d’une telle tendance : 80 % des médecins généralistes sont persuadés que le cannabis médicinal possède de grandes vertus permettant de soigner de nombreuses maladies ou du moins, d’en apaiser les symptômes. Mais cela n’est pas tout. Aux Etats-Unis, c’est plus de 86% de la population qui a la possibilité d’utiliser légalement du cannabis au moins dans une certaine mesure et ce sont plus de 33 millions de personnes qui en consomment de manière effective.
Par conséquent, les esprits sont relativement ouverts sur ce sujet aux Etats-Unis et c’est pourquoi un grand nombre de personnes parmi lesquelles des milliers de médecins ne voient pas de soucis majeur à ce que le cannabis soit utilisé en masse.
La conclusion de cette étude réalisée par PNAS n’est cependant pas si évidente que cela. En effet, en fonction des opinions politiques de chacun des médecins, de leur âge, de leur sexe ou même de leur religion les incidences sur leurs réponses étaient assez différentes. Certains étaient d’ailleurs bien plus susceptibles d’inciter leurs patients à réduire l’utilisation d’une telle substance en raison des risques pouvant affecter leur santé.
Malgré tout, cette tendance reste particulièrement édifiante.
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